Référence de cet article : Michel Potier Quartiers Nord Montgeron

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http://www.leparisien.fr/montgeron-91230/montgeron-les-anciens-combattants-livrent-la-bataille-du-monument-aux-morts-07-05-2018-7703493.php

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Montgeron, ce lundi 7 mai 2018. Les opposants au projet de déplacement du monument aux morts profiteront des commémorations du 8 mai pour afficher leur mécontentement.

La ville a prévu le déplacement prochain du monument aux morts installé depuis 1922 sur l’avenue de la République. En ce 8 mai, une manifestation silencieuse des opposants à cette mesure est donc prévue.

« Nous avons des camarades d’école dont les noms sont gravés là », livre cet ancien combattant en colère. Ce mardi 8 mai, il fera partie des opposants au déplacement du monument aux morts de l’avenue de la République, qui manifesteront silencieusement leur désaccord avec l’équipe municipale. Cette mesure a été actée en mars dernier et prévoit de transférer le lieu de commémoration de l’avenue de la République juste à côté de l’église Saint-Jacques. Un nouveau lieu situé à 200 m de l’actuel, mais nettement moins visible.

 « C’est contraire à ce qui avait été souhaité par Paul-Marcel Dammann, l’artiste qui a réalisé ce monument. C’est un lieu laïque qui n’a pas sa place aux abords d’une église », dénonce Stefan Milosevic, vice-président de l’association Ensemble pour Montgeron.

C’est en 1922, soit quatre ans après la fin de la Grande Guerre, que le monument aux morts est installé. Depuis 1964 et la signature par la France de la Charte de Venise, il est protégé. « Cela signifie qu’il ne peut être déplacé, sauf dans des cas de péril avec, par exemple, un affaissement de terrain », reprend Mireille Fric, déléguée de ville du Comité du Val d’Yerres-Sénart de la Société des membres de la Légion d’honneur. Pourtant, plusieurs villes en France ont déjà déménagé leurs lieux de commémoration. Ça a notamment été le cas à Muhlbach-sur-Munster (Haut-Rhin). « A son nouvel emplacement, il ne sera plus visible, pointe Mireille Fric. Là, il était sur le passage des écoliers. »

Jacques Villatte, trésorier de la Fnaca de Montgeron (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) tempête : « Tout le temps, ils nous bassinent avec le devoir de mémoire… Là, c’est un manque de respect pour ceux qui sont morts. » Maurice Trouvé, vice-président de la Fnaca, est lui aussi en colère. « Je suis natif de Montgeron et je l’ai toujours connu à cet endroit. Notre prise de position est apolitique. Quand Mme Carillon a été élue (NDLR : la maire), j’ai fait, à titre personnel, campagne pour elle. »

Patrice Cros, conseiller municipal d’opposition (LREM), s’insurge : « On touche à l’intime. Des familles de Montgeron ont les noms de proches sur ce monument. On ne déplace pas un monument aux morts comme on déplace un massif de fleurs. En ville, tout est désormais fait pour l’apparence. » L’élu fait ainsi référence à la raison invoquée par la mairie de déplacer le monument pour dégager la vue sur le château de Rottembourg se trouvant juste derrière.

« Déjà, à l’origine, l’installation de ce monument avait fait polémique, note Sylvie Carillon, la maire (LR) de Montgeron qui assure avoir organisé des réunions de concertation. Il devait y avoir la mairie en face, mais ça ne s’est pas fait. Il a donc été construit juste devant la grille du château. Dans le cadre du réaménagement de l’avenue de la République, et pour favoriser l’accès des pompiers au château, nous avons donc décidé de le déplacer. La préfecture nous impose aussi de sécuriser les manifestations en mettant des camions anti-intrusion. A l’endroit où le monument se trouve actuellement, c’est compliqué. Dans son nouvel écrin, il sera plus mis en valeur. »

 

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Montgeron, ce lundi matin. Des barrières délimitent, à côté de l’église Saint-Jacques, le nouvel emplacement du Monument aux morts. LP/N.G.


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